Voici un article à lire absolument. Il fait partie des incontournables avec les 5 clés pour être écrivain(e).
1/ Le bon scénariste évite les clichés.
Le bon scénariste sait que lorsqu’il définit un personnage il doit se tenir aussi loin que possible du cliché.
Mais comment faire quand on sait que les archétypes de personnages ne sont jamais loin de tomber dans le cliché ?
C’est simple, il faut toujours garder en tête la différence entre un archétype et un stéréotype.
L’archétype est un personnage générique aux caractéristiques tirées des rôles et fonctions occupées par les personnages de la mythologie.
Le stéréotype est une caricature d’archétype, c’est un personnage dont la description, le rôle, le tempérament n’ont absolument rien d’original et qui évoque inévitablement le cliché… On parle ici de la blonde ingénue, le méchant traître russe ou encore de militaire américain qui n’abandonne jamais un compagnon sur le terrain…
Bref, on l’aura compris,le travail des personnages doit se faire en finesse, en complexité et doit conduire à un véritable attachement avec le héros.
2/ Le bon scénariste développe vraiment son thème central.
Avoir une idée de départ originale et excitante est vraiment quelque chose de motivant, mais il faut faire attention à ne pas perdre de vue en cours de route le thème central (l’enjeu dramatique).
Parfois, notre idée nous semble tellement géniale qu’on perd un peu de vue en la rédigeant qu’on doit aussi travailler fort pour mettre en place toutes les étapes pour qu’elle donne une bonne histoire…
Le bon scénariste n’oubliera pas, par exemple, de surveiller le rythme de son récit pour maintenir la tension aussi forte que possible et de veiller à bien installer les conflits avec les antagonistes tout au long de l’arc transformationnel du personnage principal.
Enfin, il veillera continuellement à ce que les enjeux externes et internes ne soient pas mis de côté à un moment ou un autre du récit.
J’en profite pour faire un rapide rappel de ce que sont les enjeux :
– Enjeu externe : c’est l’enjeu dramatique.
C’est le fil conducteur de l’histoire, ce qui va guider le héros, sa mission…
– Enjeu interne : c’est l’enjeu thématique.
C’est un enjeu personnel et intime au personnage principal.
3/ Le bon scénariste accueille la critique et réécrit beaucoup.
Si quelqu’un vous dit un jour que ses scénarios n’ont jamais besoin d’être retravaillés ou réécrits, c’est soit un génie, soit un auteur avec lequel vous ne devriez pas travailler.
Car soyons clairs, en scénarisation l’une des clés du succès est de travailler son histoire par strates successives du plus brut au plus fin jusqu’à avoir un récit finement ciselé et affuté comme une lame.
Pour éclairer sa vision des choses et prendre du recul, un bon scénariste fera lire son travail à des personnes de confiance qui connaissent les règles de l’écriture scénaristique.
Il sera ouvert aux remarques et aux critiques, il laissera son égo de côté pour toujours viser l’amélioration de son contenu en tenant compte des conseils de ceux qui l’ont lu.
Dites-vous bien que si quelqu’un n’a pas compris quelque chose dans un texte, quel qu’il soit, la seule question à se poser est : comment faire pour rendre mon propos plus clair.
Écouter les conseils des autres ou tenir compte de l’avis de personnes même si elles sont novices ne veut pas dire que vous êtes influençable, mais plutôt que vous cherchez à être compris de tous, ce qui est très important.
4/ Le bon scénariste sait quand s’arrêter.
Lorsqu’on écrit on fait tôt ou tard l’expérience de ce moment où, en relisant son texte, on réalise que la version précédente était meilleure que la dernière…
En voulant améliorer les choses ont a, cette fois, été trop loin !
Il y a en effet une frontière très fine entre le mieux et le trop, voir ce qui est caricatural.
Les descriptions sont un bon exemple de ces petits excès de zèle que commettent les auteurs novices en donnant trop de détails et en oubliant qu’une bonne scène laisse au lecteur la possibilité de faire travailler son imagination.
Enfin, quand on réécrit trop on peut en arriver parfois – en voulant par exemple ajouter des péripéties nouvelles – à ajouter des incohérences dans son récit !
5/ Le bon scénariste n’oublie pas que la structure est à la base de toute bonne histoire.
Écrire une scène d’action, des dialogues ou une scène d’amour sont des moments géniaux lorsqu’on écrit un scénario ou un roman.
Mais le bon scénariste ne va pas oublier que tous ces moment s’inscrivent dans une structure narrative complexe à laquelle il faut veiller tout au long du processus d’écriture…
Il ne va pas non plus oublier que son histoire est ancrée dans un genre, que ce soit le fantastique, le thriller, la SF ou la romance et il va veiller à ne pas perdre de vue les codes de ce genre qu’il souhaite les respecter ou même les transgresser…
Enfin, il veillera à ce que le découpage de son scénario corresponde effectivement à une séquence en plusieurs actes, que ce soit en 3, 5 ou un autre nombre d’actes.
L’important est que la structure qui part d’une situation, mets en place un problème, plonge dans l’action, puis arrive enfin à une solution (qui transforme le héros) soit respectée.
6/ Le bon scénariste lit des scénarios.
Il est plus difficile de trouver des scénarios à lire en France qu’aux États-Unis, mais il est indispensable d’en lire pour en comprendre la construction, les détails et les rouages.
Le bon scénariste va donc faire ses recherche et lire des scénarios que ce soit en français ou en anglais.
Enfin, le bon scénariste va au cinéma et regarde des films et des séries télé avec un oeil critique pour analyser, comprendre et apprendre.
7/ Le bon scénariste crée des personnages crédibles.
Il veillera à ce que les failles des personnages fassent écho à leurs enjeux internes et qu’elles jouent un rôle dans la résolution – ou pas – de leurs objectifs.
Il n’oublie jamais que le héros n’a pas que des obstacles à franchir, il doit aussi régler ses propres problèmes et gérer ses propres faiblesses ou failles.
Une faille peut être de plusieurs types et elle est généralement : psychologique (une peur ou un traumatisme) ou morale (une façon de voir la vie et les situations).
Le bon scénariste sait que la faille de son personnage est souvent ce qui le rend sympathique aux yeux du publique et que c’est la façon dont son héros va se comporter face à elle et aux épreuves que le public va s’identifier à son héros.
Évidemment, le bon scénariste est beaucoup plus qu’une simple énumération de règles. Il est aussi passionné et consciencieux et il ne cherche pas à plaire systématiquement au public ou aux producteurs tout en sachant qu’il n’écrit pas que pour lui-même.
Bonne écriture !