Une entrevue sur le choix du thème du
film et le travail scénaristique.
Le bonheur des uns est une comédie douce amère dans laquelle Léa, jouée par Bérénice Béjo, voit l’équilibre de sa relation de couple avec Marc (vincent cassel) remis totalement en question, et ses relations avec ses amis, Francis (François Damiens) et Karine (Florence Foresti), tourner au vinaigre à cause d’une soudaine réussite personnelle et professionnelle.
D’où est partie cette idée d’une réussite aussi fulgurante qui modifie les relations entre Léa et son mari, ainsi que ses amis ?
Cela part d’une expérience personnelle dans le milieu artistique ou la réussite amène de drôles de réactions dans notre entourage. J’ai vécu des réactions étranges de la part de certains amis et j’en ai même perdu un à cause de cela. Je me suis intéressé aux mécanismes humains qui se mettent parfois en marche face au succès et à ce qu’on perçoit comme la « réussite.
Pourquoi avoir choisi un succès littéraire pour être le déclencheur de toutes les émotions et réactions des proches et amis de Léa ?
Parce qu’en France le statut d’auteur est sanctifié. Je crois aussi que beaucoup de gens portent en eux le désir secret d’écrire un livre. On dit qu’il y a plus d’auteurs que de lecteurs en France.Et puis, c’était intéressant de placer cette histoire dans cet univers où le succès d’un premier livre est souvent vu comme une forme de réussite absolue aux yeux des autres.
D’un point de vue plus scénaristique, comment est née cette histoire ?
Tout d’abord il s’agissait d’une pièce de théâtre que j’ai écrite très rapidement en à peine un mois. Et puis l’idée a intéressé des producteurs de cinéma et c’est finalement devenu un film sans que la pièce ne soit jouée devant le public.
C’est une aventure un peu unique dans l’histoire d’une pièce de théâtre…
Parlez moi de votre rapport à l’écriture scénaristique ?
Je me suis intéressé aux techniques d’écriture américaines et anglo saxonnes bien avant que cela ne devienne courant en France. J’ai étudié des gens comme John Truby (L’anatomie du scénario) ou encore Joseph Campbell qui n’étaient pas encore traduits en français. J’ai beaucoup appris de ces lectures…
Je crois qu’il faut connaître les règles fondamentales de l’écriture d’un scénario et de plus en plus de gens s’y sont intéressés ces dernières années. Je ne pourrais pas écrire avec quelqu’un qui ne connaît pas ces règles… et d’ailleurs je cherche encore le ou la partenaire d’écriture qui me correspondrait parfaitement !
Avis aux amateur.e.s !!!