Ceux qui ne connaissent pas le métier d’attachée de presse pensent qu’elles passent le plus clair de leur temps dans les cocktails et les salons en buvant du champagne tout en racontant le dernier potin à la mode entre deux salons du livre…
Un portrait qui est bien loin de la réalité des attachées de presse comme Silvana Bergonzi, dont le véritable cocktail quotidien est le travail, le réseau de contact et l’accompagnement des auteurs.
C’est – entre autres – parce qu’elle a la réputation d’être une attachée de presse toujours disponible, à l’écoute et réellement gentille que j’ai souhaité faire cette entrevue avec elle.
Silvana Bergonzi a commencé il y a un peu plus de quinze ans (et des poussières) chez Plon, grande maison d’édition dans laquelle elle fera un retour quelques mois plus tard après un court séjour dans le milieu journalistique de la production télé.
Elle y restera presque 5 années avant de travailler un peu plus de deux années aux éditions Ramsay, puis de rejoindre les éditions du Rocher dont elle garde un beau souvenir de la formidable ambiance qui animait la maison d’édition.
Elle rejoindra ensuite Michel Lafon dont la maison d’édition est l’une des plus grosses machines à faire des best-sellers.
Ce sera sa meilleure expérience sur le plan professionnel.
Elle dit d’ailleurs que c’est là qu’elle a tout appris du métier d’attachée de presse et en particulier les techniques qui contribuent à propulser un livre dans les médias.
Silvana Bergonzi
Aux éditions du Rocher on riait beaucoup, chez Michel Lafon on travaillait beaucoup.
Elle quittera ensuite Lafon pour aller chez J’ai Lu où elle restera 5 années (et retrouvera beaucoup d’auteurs de Michel Lafon passés en format poche), avant d’intégrer le service de presse de chez Flammarion.
Compte tenu de sa considérable expérience, j’ai demandé à Silvana Bergonzi quels conseils elle pouvait prodiguer aux jeunes auteur(e)s, en cette période plus difficile que jamais pour le monde de l’édition.
À quoi s’attend une attachée de presse de la part d’un auteur ?
Qu’il s’amuse ! Un auteur doit prendre du plaisir à écrire, du plaisir à rencontrer ses lecteurs et du plaisir à aller au devant des libraires et des journalistes. Quand un auteur s’amuse, quand on sent qu’il a du plaisir à parler avec les gens de son travail, ça aide énormément.
Un auteur ne doit pas avoir peur de sortir de chez lui.
La personnalité d’un auteur est très importante.
Je pense que dans certains cas, la réussite d’un ouvrage est due à 50% à la qualité du livre et 50% à la personnalité de l’auteur !
J’ai parlé de la personnalité de l’auteur mais on peut aller plus loin, parce que le charisme et le style comptent pour beaucoup !
Par exemple la photo d’auteur…
Elle compte bien plus qu’on ne peut l’imaginer, j’ai déjà vu une interview ne pas se faire après qu’une photo d’auteur pas très réussie ait été envoyée au média…
Quelle est l’importance des réseaux sociaux pour un jeune auteur ?
C’est ultra important, un auteur doit vraiment avoir une présence sur les réseaux sociaux.
J’ai souvent vu des auteurs dont les ventes étaient propulsées par leurs propres réseaux sociaux.
Un tendance qui est en train de s’installer c’est quand un auteur à des abonnés de la même ville qu’on peut regrouper pour organiser une rencontre.
On peut alors organiser une séance de dédicace dans une librairie en étant certains (l’auteur et le libraire) qu’on aura du monde.
Dans ce genre de situation, tout le monde est content.
À propos des libraires, quel est leur rôle dans la stratégie de l’attachée de presse ?
Il est très important, les libraires sont les meilleurs prescripteurs de livres.
Avant la Covid on remarquait que les conférences organisées par les libraires avec les auteurs étaient de plus en plus nombreuses et très efficaces.
Les libraires ont un rôle central pour faire connaître les auteurs.
Justement, quel est l’impact de la Covid sur les jeunes auteurs?
Ça rend les choses très difficiles pour tout le monde.
Et il est devenu particulièrement difficile de faire émerger un nouvel auteur dans ces circonstances car on ne peut plus s’appuyer sur le réseau de libraires et les rencontres comme on le voudrait.
Que fait une attachée de presse quand elle rencontre son auteur pour la promo ?
Je m’assoie avec lui et on fait le tour de ses points forts et de ses points faibles.
Je vais essayer de pallier ses faiblesses tout en renforçant ses points forts.
Je veux bâtir une relation de confiance avec lui, parce que c’est essentiel pour qu’on puisse bien travailler. On travaille vraiment main dans la main.
Chaque auteur doit avoir sa propre stratégie et on travaille autant sur ses réseaux sociaux que sur le réseau de libraires et les médias.
Un compte Facebook bien géré peut parfois s’avérer plus efficace que des entrevues à la télé !
Pour faire connaître un livre j’utilise de multiples réseaux, je fais appel aux blogeurs, aux libraires et bien entendu aux journalistes.
C’est une véritable construction qui se fait petit à petit au centre de laquelle je place les libraires.
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Pour finir cette entrevue, voici quelques-uns des points qui, je crois, sont les plus importants…
- N’écrivez pas pour être lus mais parce que vous avez du plaisir à le faire.
- Soignez votre style et votre personnalité.
- Exigez une belle photo d’auteur !
- Construisez votre présence sur les réseaux sociaux.
- Soyez proches de vos lecteurs et des libraires.
- Faites confiance à votre attachée de presse !
Bonne écriture !
Le scénariste-conseil
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