Cécile Coulon et Alexandre Bord sont les deux directeurs de cette nouvelle collection mise en place aux éditions L’iconoclaste, une maison d’édition à la ligne éditoriale moderne et audacieuse.
Je me suis entretenu avec Alexandre Bord, qui est aussi l’un des éditeurs de l’Inconoclaste, pour parler de la mise en place d’une telle collection.
1/ Quel est l’intérêt de créer une collection pour une maison d’édition ?
Une collection, c’est l’invention d’un format, d’une charte graphique et d’une ligne éditoriale définis par les directeurs de collection, en accord avec la maison d’édition et ses équipes (graphiste, maquettiste, commercial, etc.). C’est aussi un esprit de troupe, de joyeuse bande, que nous souhaitons créer : que nos auteurs se lisent entre eux, qu’ils se sentent appartenir à une famille. D’où l’intérêt de faire des parutions groupées, nous défendons les livres ensemble. L’Iconopop a été pensée comme le pôle littérature de L’Iconoclaste : trois parutions simultanées de textes très variés, d’auteurs qui ont des degrés de notoriété différents.
2/ Cette collection est toute jeune, quels sont vos critères de sélection ?
L’Iconopop est dirigée par Cécile Coulon (romancière et poète) et moi-même. Nos critères sont simples : qu’à la lecture d’un texte nous ressentions la nécessité de le défendre. Nous souhaitons cette collection comme un espace de liberté pour les auteurs, de création sans critère de forme. L’Iconopop est aussi pensée autour du partage de texte par l’audio, la vidéo et la scène : nous avons donc à cœur de publier des textes qui correspondent à cela. Lorsque nos auteurs nous proposent aussi du contenu visuel (dessins, collages, photographies) et que nous estimons que c’est pertinent par rapport au projet, nous mettons tout en œuvre pour que texte et image co-existent.
L’Iconopop est aussi pensée autour du partage de texte par l’audio, la vidéo et la scène : nous avons donc à cœur de publier des textes qui correspondent à cela.
3/ Combien d’ouvrages allez-vous publier cette année dans IconoPop ?
Il y aura 6 livres par an dans la collection.
Les trois premiers sont parus le 7 octobre :
– Le Dérèglement joyeux de la métrique amoureuse de Mathias Malzieu & Daria Nelson.
– Brûler Brûler Brûler de Lisette Lombé.
– Des frelons dans le cœur de Suzanne Rault-Balet.
Les trois suivants paraîtront le 1er avril 2021.
4/ Vous parlez de ressentir la nécessité de défendre un texte, pouvez-vous nous en dire plus ?
C’est un peu un mélange de tout ça. Cécile et moi souhaitons que nos livres soient de merveilleux vecteurs d’émotions. Il faut donc que les livres que nous choisissons mobilisent en nous deux de fortes émotions. Aussi, et là c’est l’ancien libraire qui vous parle : nous ne souhaitons pas publier des livres que l’on a déjà lus. Autrement dit, ressentir une véritable authenticité dans le projet, une grande sincérité. Quant à l’engagement, il est préexistant aux textes : le fait de créer ce genre de collection aujourd’hui, qui fait place aux formes libres, variées, poétiques, illustrées, dans un format petit et peu coûteux, est déjà un engagement fort. Bien sûr, même s’ils ne le revendiquent pas toutes et tous, les paroles de nos autrices et auteurs sont aussi un reflet de l’époque, et portent plusieurs types d’engagements. La nécessité de porter un texte est un mélange de tout cela, et aussi l’impression qu’il nous manquerait quelque chose si nous ne le faisions pas.